Révision de la Constitution : quand les Bourgmestres deviennent experts pour sauver leurs chaises.
Le Président de la République, Félix Tshisekedi, a récemment relancé le débat sur la révision de la Constitution lors de ses interventions à Kisangani et Lubumbashi. Qualifiant le texte constitutionnel actuel de « malpropre » et élaboré par des « étrangers à l’étranger », le chef de l’État a exprimé la nécessité de revoir cette charte fondamentale pour mieux répondre aux aspirations des Congolais.
Cependant, ces déclarations ont déclenché des réactions variées, notamment parmi certains bourgmestres et maires. Sans explication claire des raisons ou des objectifs de cette révision, plusieurs autorités locales se sont empressées de reprendre les arguments avancés par le Président, allant jusqu’à s’autoproclamer experts en matière constitutionnelle.
Dans leurs prises de parole, ces responsables municipaux affirment « appuyer la vision du chef de l’État », souvent dans un langage qui semble davantage motivé par la recherche de reconnaissance que par une compréhension approfondie du sujet. Des observateurs avertis soupçonnent ces démarches d’être motivées par des intérêts personnels, notamment la sécurisation de leurs propres postes, plutôt que par un réel engagement en faveur d’un débat constitutionnel constructif.
Par ailleurs, certaines déclarations mal interprétées des bourgmestres et maires alimentent des polémiques inutiles. Alors que le Président Tshisekedi a clairement affirmé que cette révision n’avait pas pour objectif de prolonger son mandat, certains responsables locaux semblent flatter le pouvoir en évoquant des perspectives de plusieurs mandats supplémentaires pour le chef de l’État. Une confusion qui pourrait nuire à la clarté du message initial et à la crédibilité des démarches entreprises.
Si le débat sur la révision constitutionnelle s’avère important pour l’avenir du pays, il semble indispensable que les discussions soient menées de manière transparente et bien informée, sans surenchères ni interprétations opportunistes.
TWIN BIJANKE
