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Lualaba : Lancement de l’opération de marquage des armes légères pour lutter contre la circulation illégale en RDC

Le gouvernement de la République démocratique du Congo a lancé une initiative ambitieuse pour freiner la circulation illégale des armes légères et de petit calibre dans le pays. Le Vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, Jacquemain Shabani, a présidé ce mercredi 21 août 2024, à Kolwezi, le lancement de l’opération nationale de marquage d’armes.

Le stade Manika de Kolwezi, dans la province du Lualaba, a été le théâtre de cette première étape du processus. Sous le regard attentif du Vice-premier ministre, les premières armes légères ont été marquées, symbolisant le début de cette opération d’envergure. Pour l’occasion, deux des dix machines acquises par le gouvernement ont été utilisées pour ce marquage inaugural, les autres étant destinées aux provinces restantes, en attendant l’arrivée d’un nouveau lot.

Jacquemain Shabani, qui dirige également la réunion ministérielle de la Commission Nationale de Contrôle des Armes Légères et de Petit Calibre (CNC-ALPC), a souligné l’importance de cette initiative dans un pays où la circulation illégale de ces armes cause de nombreux dégâts. « Les armes légères et de petit calibre sont l’une des principales causes d’insécurité et d’instabilité socio-politique en République démocratique du Congo. Une quantité considérable de ces armes circule illégalement, non seulement entre les mains de personnes non autorisées, mais aussi à travers nos frontières, alimentant ainsi les conflits communautaires, la criminalité transfrontalière organisée et le banditisme. Elles contribuent également à l’émergence du terrorisme et au blanchiment des capitaux, menaçant ainsi la paix et la stabilité de notre pays, mais aussi de toute la région des Grands Lacs, » a-t-il déclaré.

Lors de cette cérémonie, deux types de machines ont été utilisés. La première machine permet l’enregistrement et l’identification des armes, garantissant ainsi leur traçabilité jusqu’à l’utilisateur final. La deuxième machine est dédiée aux armes détenues par des civils, permettant un contrôle strict de leur usage. Cette collecte de données est cruciale pour le ministère de l’Intérieur, qui pourra ainsi suivre la traçabilité des armes, de l’usine à leur utilisation finale.

 Conformité aux normes internationales

Ce programme de marquage s’inscrit dans le cadre des engagements internationaux de la RDC, notamment le programme d’actions des Nations Unies visant à prévenir, combattre et éliminer le trafic illicite des armes légères et de petit calibre. Le gouvernement congolais, par le biais de la CNC-ALPC, collabore étroitement avec les services compétents pour s’assurer que toutes les armes appartenant à l’État congolais ainsi que celles détenues par des civils soient marquées, renforçant ainsi leur traçabilité et réduisant les violences armées.

Cette initiative survient après la levée par le Conseil de Sécurité de l’ONU de l’embargo sur les armes qui pesait sur la RDC depuis l’an 2000. Cette levée permet désormais au pays de s’approvisionner en armes pour assurer sa sécurité et celle de sa population. À ce sujet, Jacquemain Shabani a rassuré sur le contrôle strict des armes entrant en RDC, garantissant que celles-ci passent par l’opération de marquage avant d’être distribuées aux unités militaires et policières concernées.

Un modèle pour la région

Le Vice-premier ministre a souligné que la RDC sert désormais de modèle dans la mise en œuvre des opérations de marquage d’armes dans la région des Grands Lacs. Ce processus, qui conduit à la tenue d’un registre national, est essentiel pour éradiquer l’usage abusif des armes. La cérémonie à Kolwezi a également vu la participation des gouverneurs des quatre provinces frontalières avec l’Angola, des officiers supérieurs de la Police Nationale Congolaise (PNC) et des Forces Armées de la RDC (FARDC), ainsi que des autorités politico-administratives locales. Cette opération marque un tournant décisif dans la lutte contre la prolifération des armes légères en RDC, un fléau qui a longtemps alimenté les violences armées dont les populations locales sont les premières victimes.

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