La RDC suspend les exportations de cobalt pour quatre mois afin de stabiliser le marché.

L’Autorité de Régulation et de Contrôle des Marchés des Substances Minérales Stratégiques (ARECOMS) a annoncé, ce lundi 24 février 2025, la suspension temporaire des exportations de cobalt en République Démocratique du Congo. Cette décision, qui prendra effet pendant quatre mois, vise à rééquilibrer un marché mondial perturbé par une surproduction de cobalt.
Dans son communiqué, signé par son président, Patrick Mpoyi Luabeya, l’ARECOMS a précisé que la mesure concernera toutes les formes d’exploitation minière, qu’elle soit industrielle, semi-industrielle, artisanale ou à petite échelle. Une évaluation de la situation sera effectuée dans trois mois pour déterminer si cette mesure doit être prolongée, modifiée ou levée.
Un marché saturé et une chute des prix

La République Démocratique du Congo produit environ 75 % du cobalt mondial, un métal qui représente entre 15 et 20 % de ses exportations. Cependant, depuis plus de deux ans, les prix du cobalt sont en forte baisse, en grande partie à cause d’une offre excédentaire.
En 2023, le marché a enregistré un surplus de 14 200 tonnes, selon le Cobalt Institute. Cette tendance devrait perdurer jusqu’à la fin de la décennie, ce qui entraîne une chute continue des prix. Actuellement, la tonne de cobalt se négocie autour de 20 000 dollars sur la Bourse des métaux de Londres, loin du pic de 90 000 dollars atteint en 2018.
Un enjeu stratégique pour la RDC
Créée en novembre 2019, l’ARECOMS a pour mission de réguler le secteur des minerais stratégiques comme le cobalt, le coltan et le germanium. Son rôle consiste à garantir la stabilité du marché, à encadrer l’exploitation artisanale et à veiller à la conformité avec les normes internationales, notamment en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
En suspendant les exportations de cobalt, la RDC espère freiner la baisse des prix et reprendre le contrôle d’un marché clé pour son économie. Cette mesure s’inscrit dans un effort visant à stabiliser le secteur et protéger les intérêts économiques du pays face à un marché international saturé.