Exploitation illégale à Kisanfu : les populations dénoncent des violations graves et appellent à l’intervention du Chef de l’État

Dans la chefferie des Bayeke, les habitants de 14 villages riverains des concessions minières de Comide et Swanmines se sont réunis pour dénoncer l’exploitation semi-industrielle illégale qui s’y déroule, selon eux, sous la conduite d’opérateurs chinois et libanais, protégés par des hommes en uniforme.

Devant le bureau du représentant local de la chefferie, jeunes, femmes, notables et anciens ont exprimé d’une seule voix leur ras-le-bol face à ce qu’ils qualifient de « pillage organisé » de leurs ressources naturelles.
Les manifestants accusent ces exploitants illégaux d’opérer en toute impunité au sein des concessions, avec la complicité de certaines personnes se réclamant de la famille présidentielle.
Comide, actuellement en phase de développement, n’a pas encore entamé sa production. Toutefois, l’entreprise a signé un cahier des charges avec les communautés locales pour honorer ses engagements sociaux. Mais sur le terrain, ces promesses sont compromises par l’exploitation anarchique.
« Le pillage massif des ressources bloque le développement socio-économique de notre région. Nous voulons que les opérateurs économiques travaillent dans le respect des lois, afin que nous aussi puissions accéder à l’emploi », confie un jeune manifestant venu de Kisankala.


Les communautés dénoncent également le recours abusif à la force pour encadrer cette exploitation illégale. Les militaires déployés dans la zone intimident la population, et de graves violations des droits humains sont rapportées de manière répétée.
Selon des sources locales, la mort tragique d’une femme âgée de plus de 70 ans, abattue à Kisankala le 5 juin dernier par un militaire des FARDC, a ravivé la colère des habitants. Plusieurs voix se sont élevées pour demander le redéploiement immédiat de ces forces vers les zones véritablement en conflit à l’Est du pays.
« Nous sollicitons l’implication personnelle du Chef de l’État pour mettre fin à cette exploitation illégale massive qui dure depuis des années dans la concession de Comide. Nous, les communautés, n’en tirons aucun bénéfice ; au contraire, nous subissons des actes de torture et de graves violations des droits humains », a déclaré un porte-parole des manifestants.
À l’issue de cette mobilisation pacifique, une pétition a été remise aux autorités coutumières. Elle dénonce l’inaction persistante des services de l’État et exige le départ immédiat, sans condition, des exploitants illégaux de la concession .
Les populations locales réclament en outre l’ouverture d’une enquête indépendante et le rétablissement de l’autorité de l’État dans cette région stratégique sur le plan minier.
À ce jour, aucune réaction officielle n’a encore été enregistrée de la part des autorités provinciales ou nationales.