Suspension du PPRD : Kinshasa accuse Joseph Kabila de « silence complice » face à l’agression rwandaise.

Le gouvernement congolais a décidé, ce samedi, de suspendre les activités du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) sur toute l’étendue du territoire national. Dans un communiqué officiel, le ministère de l’Intérieur, accuse le parti de l’ancien président Joseph Kabila d’adopter une posture ambiguë face à la crise sécuritaire dans l’Est du pays.
Le communiqué dénonce le « silence complice » de Joseph Kabila, autorité morale du PPRD, en particulier son absence de condamnation claire de « l’occupation d’une partie du territoire national par l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23/AFC ». Une réserve que le gouvernement juge inacceptable, notamment après la visite récente de M. Kabila à Goma, ville sous contrôle rebelle, sans aucune déclaration en soutien aux forces loyalistes ni en dénonciation de l’agression.
Le ministère estime que cette attitude constitue une violation grave de la loi n°04/002 du 15 mars 2004 relative aux partis politiques, laquelle impose aux formations politiques le devoir de défendre la souveraineté et l’intégrité du territoire congolais. Une saisine du parquet près la Cour constitutionnelle est annoncée pour examiner les suites judiciaires de cette affaire.
« Tous les partis politiques doivent contribuer à la sauvegarde de l’unité nationale et de la sécurité du territoire. Le PPRD, par son silence, trahit cette mission », insiste le ministère.
Cette mesure exceptionnelle intervient dans un climat tendu, où les autorités congolaises renforcent leur discours contre Kigali, accusé de soutenir les rebelles du M23/AFC. La suspension du PPRD, pilier de l’ancien régime, pourrait également raviver les tensions politiques internes à l’approche de futures échéances électorales.
Aucune réaction officielle du PPRD n’a encore été enregistrée au moment de la publication de cet article.