
Kolwezi, RDC – Sur la Route Nationale numéro 39 (RN39), reliant Kolwezi à Dilolo, la circulation est quasiment à l’arrêt. En cause : une prolifération des barrières illégales. Au moins huit postes de contrôle jalonnent ce tronçon, poussant les chauffeurs à suspendre leurs activités. Résultat : les usagers peinent à se rendre dans les localités de l’Ouest lualabais, notamment Kasaji, Sandoa et Dilolo.
Ce lundi matin à l’arrêt Tshamanzaka, autrefois animé par les allées et venues des véhicules en partance pour Kasaji et Dilolo, le silence règne. Une seule voiture est visible à 10 heures, signe du mécontentement profond qui habite les transporteurs.
« Il y a trop de barrières ! À chaque poste, il faut payer. C’est devenu invivable », confie un chauffeur excédé, préférant rester à l’arrêt que de subir une nouvelle saignée sur la route.
Même les bus publics ne sont pas épargnés
À l’arrêt Malu, les bus de la société civile comme ceux de la mairie de Kasaji sont immobilisés. Les mécaniciens y s’affairent, mais le vrai blocage est ailleurs : même ces véhicules publics, censés bénéficier d’un régime particulier, sont contraints de payer les droits de passage.
Cette situation n’est pas ignorée des autorités locales. Pourtant, aucune mesure concrète n’est prise pour y mettre fin. De Kolwezi à Dilolo, on compte aujourd’hui près de 10 barrières. Une aberration, selon les usagers qui dénoncent non seulement les frais illégaux imposés à chaque point de contrôle, mais aussi l’état déplorable de la RN39, devenu un véritable chemin de croix.
« Ce n’est plus une route, c’est un piège. Entre les barrières et les nids-de-poule, on perd des heures et de l’argent », témoigne un commerçant qui a renoncé à voyager vers Sandoa.
Face à cette situation, les voix s’élèvent pour exiger une intervention urgente du gouvernement provincial et central. La levée des barrières illégales, combinée à la réhabilitation de la RN39, apparaît comme une nécessité pour désenclaver cette partie du Lualaba, garantir la libre circulation des personnes et des biens, et redonner confiance aux transporteurs.
Par PASCAL BAYLON