
Dans un monde où les métaux comme le cuivre et le cobalt sont essentiels à la fabrication des technologies modernes, des milliers de travailleurs se lancent chaque jour dans l’extraction artisanale de ces minerais. Des mines à ciel ouvert, des pioches dans les mains, des hommes qui creusent sans relâche, leur seul objectif : extraire la richesse de la terre. Mais derrière cette quête de métal se cachent des réalités bien plus sombres.
Une Extraction Qui Ne Connaît Pas de Pause
Le creusage minier artisanal est un travail pénible. Dans des conditions souvent dangereuses, les travailleurs utilisent des outils rudimentaires pour casser la roche et en extraire les minéraux précieux. Sans équipement de protection, ils passent des heures, parfois des jours, à fouiller les profondeurs de la terre, risquant leur vie à chaque coup de pioche.
« Chaque jour, c’est une lutte », nous confie un creuseur. « Nous sommes là sous le soleil, dans la poussière et la chaleur, parfois sous des pluies torrentielles. Mais que faire ? C’est ce que nous devons faire pour vivre. »
Une Charge Physique Difficile à Supporter

Une fois le minerai extrait, les sacs, souvent lourds et encombrants, sont transportés à dos d’homme vers des dépôts. Ces travailleurs, à bout de forces, marchent sur des terrains accidentés, portant des charges qui parfois représentent plus que leur propre poids. Le transport des minerais est aussi essentiel que l’extraction, car sans ce transfert, la récolte de minerai reste inutile.
Des motos, des vélos et parfois des camionnettes sont les seuls moyens de transport disponibles. Si le travail à la mine est rude, la tâche ne s’arrête pas là. Il faut encore acheminer le précieux minerai vers les dépôts, où les minéraux seront analysés et préparés pour être vendus.
Le Dépôt et l’Injustice du Système
Une fois arrivés au dépôt, les sacs sont vidés et le minerai est broyé. L’humidité est éliminée, car l’évaluation du métal ne peut être réalisée que dans les meilleures conditions. C’est alors qu’intervient la machine Metorex, un outil qui analyse la teneur en métal du minerai. Mais malgré la diversité des métaux présents, c’est uniquement la teneur en cuivre qui est prise en compte pour le paiement.
« Les acheteurs chinois ne s’intéressent qu’au cuivre, c’est tout », nous explique un autre creuseur, visiblement frustré. « Peu importe la quantité de cobalt ou d’autres métaux que nous avons extraits, c’est seulement le cuivre qui compte. »
Une Compensée Inégale et Frustrante
En dépit des heures de travail acharné, les creuseurs sont souvent contraints de vendre leur minerai à bas prix. La procédure de paiement, dictée par des acheteurs souvent puissants et bien financés, impose des prix qui ne reflètent en rien la valeur réelle du travail accompli. L’inégalité dans la distribution des profits du marché minier est flagrante.
« Les acheteurs fixent les prix et nous n’avons aucun moyen de négocier », nous explique un autre homme du terrain. « Ils viennent avec leur argent et nous offrent des prix qui nous laissent à peine de quoi survivre. On travaille, mais on ne voit jamais les fruits de notre travail. »
Un Métier à Haut Risque

L’extraction minière artisanale reste l’une des professions les plus dangereuses au monde. Outre les risques physiques liés au transport des minerais, les travailleurs s’exposent à des risques d’accidents graves dans les mines elles-mêmes : effondrements de galeries, éboulements de terre, et blessures liées à l’utilisation d’outils primitifs.
De plus, ce travail, bien qu’essentiel à l’économie mondiale, est rarement reconnu comme une activité légitime dans de nombreuses régions. Les travailleurs miniers sont souvent laissés dans l’ombre, loin des préoccupations des grandes entreprises et des gouvernements.
Une Quête de Justice
Ce reportage soulève une question essentielle : à qui profite vraiment l’exploitation minière ? Alors que les métaux extraits de ces mines artisanales alimentent une économie mondiale florissante, ceux qui extraient ces ressources restent en marge, condamnés à lutter pour une rémunération qui ne reflète en rien l’ampleur de leur travail.
Le creusage minier artisanal est un métier de suer, de souffrir, de sacrifier. C’est un travail d’hommes qui, chaque jour, défient la terre pour nourrir leurs familles. Mais derrière cette apparente richesse, se cache une profonde inégalité. Et si l’économie du minerai ne change pas, cette réalité continuera de peser lourdement sur les épaules des plus vulnérables.