Liberté de la presse et insécurité : Les journalistes du Haut-Katanga en appel à l’action urgente
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Le 8 janvier 2025, une situation tragique a frappé la communauté journalistique du Haut-Katanga, avec l’assassinat de Patriq Adonis Numbi, tué à coups de machette par des bandits autour de MATSIPISHA, à Lubumbashi. Cette tragédie n’est malheureusement pas un fait isolé. Les journalistes et professionnels des médias du Katanga, réunis au sein de l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC), ont exprimé leur exaspération face à l’inaction des autorités locales et des services compétents.
Dans un mémorandum adressé aux responsables politiques de la province, incluant le président de l’Assemblée provinciale, le gouverneur, les députés, ainsi que le procureur général près la Cour d’Appel de Lubumbashi, les journalistes ont souligné une insécurité grandissante qui touche non seulement les travailleurs des médias, mais aussi l’ensemble des citoyens. « Beaucoup d’autres ont été agressés, battus, et humiliés sur le chemin du retour de leur travail ou même chez eux », déplorent les signataires du document. Selon eux, la situation devient de plus en plus insoutenable, et les autorités locales semblent incapables de répondre à cette crise sécuritaire.
En plus des attaques physiques, les journalistes dénoncent des agressions de plus en plus graves, allant du viol de femmes en présence de leurs époux, à des vols et des destructions de biens dans les foyers. « Cette insécurité atteint non seulement les journalistes mais la société toute entière », rappellent-ils. Le climat d’angoisse créé par ces événements empêche, selon les professionnels des médias, un exercice libre et sécurisé de leur métier. L’autocensure devient une réalité au sein de certaines rédactions, notamment avec l’annulation de programmes nocturnes par crainte des représailles.
Face à ce contexte de terreur et d’impunité, l’UNPC a exigé que justice soit rendue pour Patriq Adonis Numbi et pour toutes les autres victimes, qu’elles soient journalistes ou non. Le mémorandum insiste sur l’urgente nécessité de mener des enquêtes sérieuses et de mettre fin à la violence sans suite judiciaire qui sévit dans la province. Les journalistes de l’espace Katanga ne sont plus prêts à accepter cette situation et ont annoncé un « blackout » médiatique, suspendant toutes les émissions radio et télévisées dans la ville de Lubumbashi à partir du 8 janvier 2025, en signe de protestation.
Ils ont également menacé de revenir à la charge dans les 48 heures si aucune réponse tangible n’était apportée par les autorités. Le message est clair : les journalistes du Katanga réclament une action immédiate et efficace contre l’insécurité qui gangrène la province et menace la liberté de la presse.