Un drame secoue la communauté de Kisanfu. Sept corps sans vie, tous des motards, ont été découverts le matin du mercredi 3 juillet 2025 dans le secteur sud de Kisanfu, non loin du site de l’entreprise Brother Mining. Ces découvertes macabres font suite à la disparition, signalée depuis le 14 juin, de onze motards de ce coin.
L’alerte a été donnée par la population locale, poussant la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC), en collaboration avec la Croix-Rouge, un officier de police judiciaire (OPJ), des représentants des associations de motards et des membres de la NSCC/Kisanfu, à se rendre sur les lieux. Le groupe a d’abord retrouvé un corps, puis, à quelques mètres de là, six autres dépouilles ont été mises au jour.
Parmi les victimes, trois sont originaires de Kisankala, et les quatre autres de Kisanfu.
Colère populaire et drame supplémentaire
La nouvelle a suscité une vive indignation dans la population. En colère, les habitants sont descendus sur la Route Nationale N°39 pour bloquer la circulation à l’aide de pneus enflammés. Leur principale exigence : que les autorités provinciales se rendent à Kisanfu avant toute tentative d’inhumation.
Mais la tension est montée d’un cran lorsqu’un incident tragique est survenu lors de la dispersion du mouvement. D’après plusieurs témoins, un agent de police aurait ouvert le feu, touchant mortellement une femme se trouvant devant un restaurant. Elle a succombé à ses blessures à l’hôpital de Lualaba, ajoutant au traumatisme collectif.
Appel à la justice
Dans une déclaration publique, le représentant de la NSCC/Kisanfu, Déogratias Yambenu, a fermement condamné ces actes de violence. Il appelle les autorités à :
- Se rendre sans délai à Kisanfu pour constater la gravité de la situation ;
- Lancer une enquête indépendante et rigoureuse afin d’identifier les auteurs de ces meurtres et de les traduire en justice.
Alors que les familles endeuillées réclament vérité et réparation, la population de Kisanfu attend des réponses concrètes et des actions immédiates pour faire la lumière sur cette tragédie.
Texte et Photos : MICA NTENGA / REPORTAGES SANS FRONTIÈRES
