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Crise de carburant au Katanga : Une situation complexe entre politiques fiscales et manque d’infrastructures

Depuis quelques jours , le grand KATANGA fait face à une situation préoccupante de rareté de carburant, avec des conséquences économiques et sociales. Selon la FEC cette pénurie s’explique par un enchaînement de facteurs externes et internes, dont voici les principales causes.

1. Baisse des stocks d’essence dans la côte Est de l’Afrique

Depuis décembre dernier, certains fournisseurs ont alerté sur la baisse imminente des stocks d’essence dans des pays comme la Tanzanie et le Mozambique. Cette situation est liée à une réduction de l’approvisionnement en carburant, notamment à cause de la réorientation des livraisons vers d’autres marchés jugés plus rentables.

2. Incendie à la raffinerie NATREF en Afrique du Sud

Un autre facteur clé est l’incendie survenu à la raffinerie NATREF en Afrique du Sud, l’une des principales sources d’approvisionnement pour la région. Depuis le 4 janvier 2025, cette raffinerie est à l’arrêt, et les autorités prévoient une reprise de l’activité seulement à partir du 21 février 2025. Cela a entraîné une réduction drastique de la production de carburant dans la région, aggravant ainsi la pénurie.

3. Taxes et droits sur les cargaisons transitant par le Zimbabwe

Le Zimbabwe a mis en place une nouvelle politique fiscale obligeant les cargaisons en transit à payer des droits et taxes à l’entrée sur le territoire, avec un remboursement postérieur à la sortie du pays. Toutefois, ce remboursement se fait rarement dans les délais, contraignant les transporteurs à contourner le Zimbabwe en empruntant une trajectoire plus longue via le Mozambique. Cette politique a un impact direct sur les délais de livraison, entraînant des retards dans l’approvisionnement en carburant dans d’autres pays voisins.

4. Pénurie de camions-citernes et concurrence régionale

Un autre élément qui aggrave la situation est la pénurie de camions-citernes disponibles pour le transport du carburant. La Zambie, par exemple, a réquisitionné plusieurs camions-citernes pour ses besoins internes, créant une pression sur les transporteurs. Ces derniers préfèrent désormais travailler pour la Zambie en raison de la rapidité des paiements et de l’absence d’engorgement aux frontières, contrairement à la République Démocratique du Congo (RDC), où les transporteurs doivent faire face à des tracasseries administratives et des embouteillages à la frontière, décourageant ainsi les livraisons.

5. Facteurs internes : Dysfonctionnements dans la gestion des frontières

En RDC, la défaillance du système de gestion des scellés électroniques et la lenteur dans le traitement des documents à l’importation retardent considérablement les livraisons. Ces problèmes administratifs créent des goulots d’étranglement qui entravent la fluidité du commerce de carburant.

Conclusion

Cette rareté du carburant résulte d’une combinaison complexe de facteurs externes, tels que les catastrophes industrielles et les politiques fiscales restrictives, et de défis internes liés à la gestion des infrastructures et des processus administratifs. La situation pourrait se prolonger tant que ces problèmes structurels ne sont pas résolus, affectant lourdement les économies locales et la vie quotidienne des populations.

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