Lualaba : L’Exploitation minière artisanale sous pression, 400 000 Creuseurs attendent des solutions
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Dans la province du Lualaba, plus de 400 000 creuseurs artisanaux vivent dans l’incertitude, attendant toujours la création de Zones d’Exploitation Minière Artisanale (ZEA) pour assurer la sécurité et la régularisation de leurs activités. Ces travailleurs continuent de se retrouver dans des situations précaires, évoluant principalement sur des « sites tampons »non délimités ou s’aventurant dans des zones d’exploitation peu sécurisées. D’autres se déplacent d’un site à l’autre, selon l’accès aux gisements et aux conditions de travail.
L’Appel du Président Tshisekedi et la Promesse d’une Réforme
Lors de sa visite dans le Lualaba, le Président Félix Tshisekedia pris connaissance des préoccupations des creuseurs artisanaux. Ces derniers lui ont exprimé leurs inquiétudes face à l’absence de zones sécurisées pour l’exploitation minière artisanale, ainsi que les dangers liés à leur travail sur des sites non régulés. En réponse, le président avait ordonné au Cadastre Minier de prendre en charge cette situation et de créer des zones d’exploitation artisanales pour les creuseurs.
Un ordre resté sans effet concret
Cependant, plus d’un an après cette promesse, l’ordre du Président Tshisekedi n’a toujours pas été appliqué. Les creuseurs continuent d’évoluer dans des conditions dangereuses, souvent sans accès aux infrastructures de base. L’absence de zones dédiées et sécurisées laisse place à une exploitation anarchique, marquée par des risques d’effondrement, d’accidents et de maladies. Les creuseurs, qui jouent un rôle important dans l’économie locale, se trouvent toujours en marge, dans l’attente de la mise en place de solutions durables.
Un Avenir Incertain : Le Temps Presse
Les creuseurs artisanaux du Lualaba n’ont toujours pas vu de changements tangibles sur le terrain. L’instabilité de la situation, combinée à l’absence de solutions concrètes, laisse présager un avenir incertain pour des centaines de milliers de travailleurs. Pour ces derniers, la viabilisation des ZEA reste l’une des clés de leur sécurité et de leur reconnaissance en tant qu’acteurs économiques à part entière.
Le gouvernement congolais, en particulier le Cadastre Minier, doit impérativement donner suite à la directive présidentielle, en mettant en place les infrastructures et les régulations nécessaires pour encadrer l’exploitation artisanale.
Malgré les promesses de réformes du Président Tshisekedi et les appels des creuseurs artisanaux, l’absence de mise en œuvre des mesures nécessaires pour sécuriser et réguler l’exploitation minière artisanale dans le Lualaba continue de plonger plus de 400 000 travailleurs dans une précarité et une insécurité persistantes. La solution passe par la création effective des Zones d’Exploitation Minière Artisanale (ZEA), mais il est impératif que l’État prenne des mesures urgentes pour mettre en œuvre ces réformes, sous peine de prolonger une situation qui affecte à la fois les creuseurs et l’économie nationale.
Olivier KAYUMBA
photo: PASCAL MAITRE