Meurtre du Journaliste ADONIS : Frustration des journalistes du Haut-Katanga après l’absence du gouverneur lors de la remise du mémorandum
Le 8 janvier 2025, Marianne Mujing Yav Muland, deuxième vice-présidente nationale de l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC) pour le Haut-Katanga, a pris la parole lors d’une marche pacifique organisée par les journalistes à Lubumbashi, capitale de la province. Cette manifestation visait à dénoncer la violence croissante dans la ville, notamment le meurtre tragique du journaliste Patrick-Adonis Numbi.
Dans son discours, Marianne Yav Muland a exprimé ses préoccupations face à l’insécurité qui touche particulièrement les journalistes. Elle a lancé un appel pressant aux autorités provinciales pour qu’elles prennent des mesures concrètes pour mettre fin à cette situation. « Jusqu’à quand la criminalité urbaine continuera-t-elle à sévir dans cette ville ? » a-t-elle interrogé, partageant la douleur et la colère des journalistes affectés par ce drame.
L’UNPC a vivement interpellé les autorités du Haut-Katanga, dénonçant leur inaction face à cette montée de violence. Marianne Yav Muland a particulièrement critiqué l’attitude du gouverneur Jacques Kyabula, le qualifiant de « non ami de la presse« . Elle a déploré son absence lors de la remise du mémorandum des journalistes, soulignant : « Nous sommes venus au gouvernorat pour remettre notre mémorandum, et à notre grande surprise, le gouverneur n’était pas là. Il n’a jamais été un ami de la presse. » Cette absence a renforcé la frustration des journalistes, qui se sont sentis abandonnés par les autorités locales en pleine période de deuil.
Marianne Yav Muland a également dénoncé les agressions répétées contre les journalistes, souvent attaqués à leur domicile après avoir accompli leur travail. « À chaque fois qu’un journaliste est attaqué, c’est généralement après avoir rendu service à la Nation« , a-t-elle déclaré, exprimant la colère et la tristesse des membres de l’UNPC. Elle a souligné la nécessité de respecter la dignité et la noblesse du métier de journaliste, qualifiant ces attaques d’inacceptables.
Au-delà de la marche pacifique, les journalistes ont continué leur mobilisation en remettant leur mémorandum à l’Assemblée provinciale. Toutefois, leur frustration s’est intensifiée lorsqu’ils ont été reçus par le directeur de cabinet du gouverneur, Jacques Kyabula, et non par ce dernier. Ce refus a alimenté un sentiment de dévalorisation chez les journalistes, qui ont décidé de boycotter la couverture des activités des autorités du Haut-Katanga pour protester.
Dans ce contexte, l’UNPC a exigé des enquêtes sérieuses pour identifier les responsables du meurtre de Patrick-Adonis Numbi. Les journalistes ont également demandé à ce que justice soit rendue par l’organisation d’une audience publique, afin que les coupables soient jugés et punis. La mobilisation continue de se renforcer en faveur de la protection des journalistes, de la liberté de la presse et des droits des travailleurs des médias dans la province.
Cependant, le 9 janvier 2025, le gouverneur a finalement reçu la veuve de Patrick-Adonis Numbi, accompagnée de la mère et de l’oncle du défunt. Il l’a reçue 24 heures après le décès de son mari, ce qui a suscité des critiques de certaines personnes, estimant que le gouverneur aurait dû se rendre sur le lieu du deuil plutôt que d’attendre un jour.
