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Tensions au Lualaba : des creuseurs artisanaux forcent l’accès au site minier CMT à Tshipuki

La concession de la Compagnie Minière de Tondo  (CMT), située à Tshipuki dans la province du Lualaba, a été envahie ce dimanche 1er décembre 2024 par des présumés exploitants miniers artisanaux non affiliés à une coopérative. Cet incident, le second depuis le 2 septembre 2024, relance le débat sur la gestion des Zones d’Exploitation Artisanale (ZEA) dans le Lualaba.

 Une revendication persistante  

Les creuseurs artisanaux dénoncent leur délocalisation forcée et l’absence de sites officiels pour exercer leur activité.

 « Nous avions été délocalisés de ce site que nous exploitions depuis longtemps, mais ce site reste inexploité par le soi-disant propriétaire. Nous n’avons nulle part où exercer notre métier, nous n’avons pas de ZEA au Lualaba », déclare un creuseur artisanal.  

Cette frustration s’est matérialisée par la destruction du mur de la concession, permettant l’accès au site et le début de l’exploitation.  

Une confrontation sous tension  

Face à cet envahissement, la coopérative minière voisine MAADINI, opérant depuis plusieurs années, a assisté impuissante à la scène. 

« La première fois, nous avions réussi à protéger notre partenaire et voisin. Mais cette fois-ci, les creuseurs étaient plus nombreux. Nous avons simplement alerté la police », explique EVARISTE MONDWE,  président de la coopérative MAADINI.  

Sur place, la police a tenté de contenir la situation. « Nous avons calmé les manifestants pour éviter qu’ils barricadent les routes ou s’attaquent physiquement aux personnes », précise un officier de police. Toutefois, les forces de l’ordre, en sous-effectif, n’ont pas pu empêcher la destruction du mur ni l’arrivée massive des creuseurs.  

CMT, Une concession en préparation pour l’exploitation  

Contacté par notre rédaction, Maître Christian KAKELE, attaché juridique de CMT, se dit choqué par ces événements. Il rappelle que l’exploitation minière suit un processus rigoureux.

« Les études sont quasi bouclées, et le programme prévoit la délocalisation des populations environnantes avant la fin de l’année pour permettre l’exploitation dès 2025. »  

Selon lui, ces travaux sont nécessaires pour garantir la sécurité des habitants  du coin et le bon déroulement des activités minières.  

Une situation complexe à gérer  

L’incident de ce dimanche illustre les défis liés à la cohabitation entre les exploitants industriels et artisanaux dans le Lualaba. Si les creuseurs réclament des espaces pour travailler, les sociétés minières insistent sur le respect des normes et des droits d’exploitation.  

Pour l’heure, la hiérarchie policière promet des mesures sécuritaires pour prévenir de nouveaux incidents. Mais la question de la création et de la gestion des ZEA reste un enjeu majeur à résoudre dans cette province riche en ressources, mais marquée par des tensions récurrentes autour de l’exploitation minière.  

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