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Crise minière à Kawama : CASMIA en arbitre malgré l’inaction de l’État

Depuis le 13 mai, l’ASBL CASMIA mène un processus de médiation dans la crise qui secoue le village de Kawama, plus précisément sur le site minier de Shabara.

Ce mercredi, l’organisation a présenté à la presse locale l’état d’avancement des pourparlers.

Tout est parti du soulèvement des creuseurs artisanaux le 11 mai, qui a provoqué d’importants dégâts matériels et humains sur le site exploité par la Coopérative Minière du Katanga (COMAKAT). À l’origine du conflit : une pétition initiée par un groupe de creuseurs. Lors du dépôt de celle-ci, des incidents ont éclaté, aggravant la situation.

Alertée, CASMIA a convoqué les deux parties afin de mieux comprendre les causes du conflit. Selon Maître Shadrack Mukad, coordonnateur de l’association :

« Nous avons lancé des invitations aux deux camps, et le 14 mai, les parties ont répondu présentes. »

Les revendications des pétitionnaires sont claires :

  • Absence de balance de pesage sur le site ;
  • Faible teneur des minerais ;
  • Climat de dictature imposé par certains responsables ;
  • Nécessité d’installer un comité syndical pour représenter les creuseurs ;
  • Liberté de vente des minerais extraits.

De son côté, la COMAKAT reconnaît que certaines allégations sont fondées, et demande au médiateur (CASMIA) de transmettre le dossier à l’État, notamment concernant l’usage de « Metorex » sur le site.

À la suite de cette rencontre, CASMIA a effectué une descente sur le terrain pour évaluer la situation. Trois bassins ont été visités. Sur place, aucune balance n’a été trouvée. Les creuseurs ont expliqué qu’un accord tacite avec leurs partenaires chinois avait rendu la balance inutile, préférant estimer le poids pour gagner du temps.

Le 15 mai, une nouvelle rencontre a eu lieu. Elle s’est révélée constructive, les deux parties étant parvenues à un consensus.

En conclusion, les creuseurs ont formulé deux principales demandes :

  • Bénéficier d’un mois de vente libre, leur permettant d’écouler leurs minerais où bon leur semble ;
  • La création d’un comité syndical représentatif au sein du site.

CASMIA regrette toutefois l’indifférence manifeste de l’État congolais face à cette crise. Aucune commission d’enquête officielle n’a été dépêchée sur les lieux. L’organisation appelle donc le ministère de tutelle à assumer pleinement ses responsabilités dans le dossier du site de Shabara

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