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Pillage minier à Menda : l’exploitation clandestine un risque pour l’uranium de Shinkolobwe

Justicia, organisation engagée dans la défense des droits de l’homme et de l’environnement, a, dans son communiqué de presse N°007/JUST/2025 du 19 février signé par Maître Timothée Mbuya, lancé une alerte sur l’exploitation illégale de la mine de Menda. Selon l’organisation, cette exploitation est menée par des groupes illégaux, incluant des ressortissants libanais et chinois, qui bénéficieraient de l’appui d’hommes en uniforme appartenant à la Garde Républicaine.

Menda, située en périphérie de Shinkolobwe, se trouve à proximité d’une réserve d’uranium stratégique. Cette exploitation illégale, incontrôlée, empêche Boss Mining, une société du Groupe ERG Africa, d’accéder à son propre site, compromettant ses opérations et constituant un risque pour la réserve d’uranium de Shinkolobwe. Cette situation pourrait entraîner des conséquences environnementales et sanitaires catastrophiques, notamment une contamination du sol, de l’eau et de l’air, mettant en péril la santé des populations locales.

Au-delà des risques environnementaux et sanitaires, l’uranium exploité de manière anarchique pourrait échapper à tout contrôle et être détourné à des fins criminelles. Un tel scénario, déjà observé ailleurs dans le monde, pourrait favoriser la prolifération nucléaire illégale ou l’utilisation de substances radioactives à des fins malveillantes.

Justicia alerte sur le fait que les exploitants illégaux ne se contentent pas d’entraver les activités légales de Boss Mining, mais risquent également de pénétrer dans la zone voisine de Shinkolobwe contenant l’uranium. Une telle intrusion menacerait l’équilibre écologique et la biodiversité locale, tout en exposant les populations environnantes à de graves pathologies, notamment des cancers, des malformations congénitales et des maladies respiratoires. La pollution des nappes phréatiques accentuerait encore les risques pour les habitants.

L’occupation illégale prive Boss Mining de l’accès à son propre site, empêchant toute activité conforme aux normes de sécurité et d’exploitation minière responsable. Cette paralysie met non seulement en péril les revenus de l’entreprise, mais accentue aussi les risques environnementaux et sécuritaires pour la région.

Au-delà des enjeux immédiats, cette situation compromet l’exécution du cahier des charges signé entre Boss Mining et la communauté locale. L’entreprise s’était engagée à réaliser plusieurs projets de développement dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’accès à l’eau potable et des infrastructures locales. Or, l’occupation illégale empêche la mise en œuvre de ces engagements, privant ainsi les communautés des bénéfices attendus.

Paradoxalement, malgré cette impasse, Boss Mining continue de s’acquitter de ses taxes auprès de l’État congolais, alors même qu’elle ne peut pas exploiter son site. Pendant ce temps, les exploitants illégaux pillent les ressources sans contribuer aux finances publiques, aggravant ainsi la précarité économique de la région. Les populations locales, qui devraient bénéficier des retombées économiques et sociales d’une exploitation minière légale, se retrouvent totalement lésées.

Dans ce contexte, la dotation de 0,3 % des revenus de Boss Mining destinée au développement communautaire devient une promesse non tenue. Tant que l’entreprise ne pourra pas reprendre ses activités dans un cadre légal, ces fonds resteront inaccessibles, alimentant la pauvreté et les frustrations au sein des populations locales.

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