Digues de la rivière Kando : Un obstacle à l’approvisionnement électrique du Lualaba
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Dans le cadre d’une mission d’évaluation sur l’impact des infrastructures minières, une délégation mixte, composée des membres du cabinet de la gouverneure de province, des ministères de l’Énergie, des Infrastructures, des Mines, ainsi que des responsables de la Société Nationale d’Électricité (SNEL) et de la Direction des péages du Lualaba, s’est rendue récemment sur le terrain, dans l’agglomération de Nkando, territoire de Mutshatsha, à 23 km de la Nationale 39. L’objectif : analyser les conséquences de la construction des digues sur la rivière Kando, un affluent de la rivière Lualaba, et ses effets sur la production d’électricité dans la région.
Un constat préoccupant
La mission a visité les villages de Dikanda et Kawala, où la situation s’est avérée plus alarmante que prévu. Les digues, érigées par les entreprises minières opérant dans la zone, ont considérablement réduit le débit de la rivière Kando, ce qui impacte directement les centrales hydroélectriques de Nzilo, Nseke et Busanga, qui dépendent de l’eau de cette rivière pour générer de l’électricité. Cette baisse de débit a conduit à une diminution de la production d’énergie, avec des coupures d’électricité fréquentes dans la province, affectant la vie quotidienne des habitants et des entreprises.
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Les conséquences pour la SNEL
La construction des digues par les entreprises minières, sans concertation préalable avec la SNEL, pénalise gravement l’approvisionnement en électricité. En effet, ces infrastructures ont réduit l’accès à la ressource hydraulique nécessaire pour faire fonctionner les centrales hydroélectriques de manière optimale. Cela se traduit par une augmentation des coupures d’électricité dans toute la province, ce qui met en péril la stabilité énergétique et les conditions de vie des populations locales. La situation devient particulièrement préoccupante en début de l’année, où la demande en électricité devrait augmenter.
Une urgence à résoudre rapidement
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Face à cette situation alarmante, la délégation a souligné l’urgence de trouver des solutions adaptées afin d’éviter une pénurie d’électricité dans la province. Des discussions avec les entreprises minières et les autorités compétentes seront nécessaires pour réévaluer l’impact environnemental et énergétique de ces digues et définir des mesures concrètes pour rétablir l’approvisionnement en énergie. Une coordination entre les parties prenantes sera indispensable pour résoudre ce problème dans les plus brefs délais.
Une découverte inattendue en marge de la mission
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Alors qu’elle se rendait sur le chemin du retour, la délégation a fait une découverte pour le moins surprenante. Un poste de péage routier illicite a été trouvé sur la déviation du pont construit par l’entreprise Chemaf. Ce péage, apparemment géré par un ressortissant chinois, perçoit des sommes importantes en dollars à chaque passage des camions. Cette pratique, illégale et non réglementée, soulève des questions sur la transparence et la régulation des activités minières dans la région, et devra être examinée de près par les autorités compétentes.